Formation d'une armée nationale, désarmement des combattants : le premier chantier est sans aucun doute celui de la sécurité. Un dossier qui sera traité avec le respect nécessaire, a promis le nouveau Premier ministre, qui a rendu hommage aux révolutionnaires lundi soir.
Autre chantier, celui des droits de l'homme et de l'unité du pays à l'heure où certaines milices révolutionnaires sont accusées de commettre des exactions ; à l'heure aussi où des ressortissants subsahariens sont pointés du doigt car assimilés à des mercenaires. Il y a beaucoup à faire et Abdel Rahim al-Kib en est manifestement conscient. Il dit vouloir bâtir une nation respectueuse des droits humains mais prévient :« Il nous faudra du temps ».
Cet homme, perçu comme intègre et patriote, devra aussi être le Premier ministre du
consensus, l’homme qui saura rassembler les nouveaux dirigeants autour d'un même projet. Abdel Rahim al-Kib ne sera pas à la tête du CNT (Conseil national de transition) mais, à son poste, il aura certainement les moyens de gommer certains clivages.
Au-delà de l'ancrage de la démocratie, la nouvelle Libye ne saurait enfin voir le jour sans relance économique, avec une priorité, la remise en route du secteur pétrolier, dont dépend 70 % de l'économie libyenne.