Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
L'homme se présente comme Abdusalam al-Muhajir. Sa voix, on peut l'entendre dans un message enregistré, présenté comme le témoignage posthume du kamikaze et diffusé par les radios proches des shebabs. Il se dit né en Somalie mais « citoyen Américain ayant grandi aux Etats-Unis ». Il affirme s'être battu pendant deux ans en Somalie avant d'avoir souhaité mourir en martyr.
Un communiqué émanant d'un commandant shebab reprend l'information. « Deux jeunes et braves combattants moudjahidines, dont un venu des Etats-Unis, ont mené l'attaque sainte qui a tué beaucoup d'ennemis », affirme Cheikh Mohamed Ibrahim. L'explosion des bombes que portaient les deux jeunes hommes aurait fait 80 morts, selon les shebabs. Il y aurait beaucoup moins de victimes, si l'on en croit le porte-parole de la mission de l’Union africaine en Somalie, l’Amisom, qui n'évoque que deux soldats blessés.
Washington ne confirme pas la nationalité américaine de l'un des kamikazes. Les Etats-Unis estiment qu'une vingtaine de détenteurs d'un passeport américain sont actuellement engagés aux côtés des islamistes radicaux en Somalie. Si Abdusalam al-Muhajir était effectivement l'un d'eux, il serait au moins le quatrième à être mort en kamikaze.
Ces Américains qui vont en Somalie
Le kamikaze faisait parti d'un groupe de jeunes hommes de la région de Minneapolis, dans le Minnesota. Ils étaient une vingtaine à avoir subitement disparu en 2008. Une vingtaine de jeunes hommes, tous d'origine somalienne. L'importante communauté qui vit à Minneapolis dans le nord des Etats-Unis avait tout simplement perdu leur trace.
Pas pour très longtemps, malheureusement, puisque dès le mois d'octobre de cette année là, l'un des jeunes hommes originaires du Minnesota avait été formellement identifié comme étant le premier Américain à commettre un attentat-suicide en Somalie. En juin dernier, le FBI avait à nouveau identifié un kamikaze comme étant Farah Mohamed Beledi, originaire de Saint Paul, toujours dans le Minnesota.
Ce dimanche, le porte-parole de la communauté somalienne de Minneapolis l'a confirmé : Abdisalan Takabala-Hullaah faisait partie, lui-aussi, de ce groupe des 20 disparus.