Ils sont finalement arrivés en fin d’après-midi, à 17 heures (heure locale) alors qu’on les attendait à la mi-journée. Problème d’organisation dit la ligue de la jeunesse de l’ANC.
Et puis il y avait ce parcours éreintant. Plus de 15 km, sur les collines de Johannesburg, dans la chaleur. A l’arrivée, beaucoup étaient pieds nus. Et quelques-uns se sont allongés sur le bitume, sitôt l’allocution de Julius Malema terminée. Le dirigeant de la Ligue a appelé à la fin de la domination du capitalisme blanc et demandé à ce que les personnes qui volent la richesse de la population montent sur scène pour recevoir les demandes des manifestants compilés. En fait sur un camion aménagé pour l’occasion. C’est ce qu’a fait un membre de la bourse de la Johannesburg qui a promis de remettre le document à la direction.
Toute la marche a été encadrée par un imposant dispositif de sécurité. Après avoir déposé un premier mémorandum à la chambre des mines dans le centre-ville de Johannesburg, le cortège s’est ébranlé vers le quartier d’affaires de Sandtown. Il n’y a eu aucun débordement. Pas de violence, pas de slogan contre Jacob Zuma, le président. Beaucoup de tee-shirts pour saluer la lutte anti impérialiste du martyre Kadhafi. Quelques portraits de Nelson Mandela. Et un immense sentiment de frustration exprimé par les manifestants. Souvent la trentaine, souvent sans emploi, ils veulent que le système change.
Ce jeudi soir, malgré tout la fatigue semble l’emporter sur la détermination. Beaucoup se demandent comment rejoindre Pretoria où une veillée est prévue dans un stade. Vendredi enfin, les manifestants vont remettre leur mémorandum à la présidence.