Avec nos envoyés spéciaux en Tunisie
Pour le moment on ne dispose que d’un seul chiffre, celui de la participation des électeurs inscrits, et il est important : 90 %. Il faut toutefois un peu le relativiser, car pour bien comprendre ce pourcentage, il faut savoir qu’il y a en Tunisie un peu plus de 7 millions d’électeurs potentiels. Et parmi eux, ceux qui se sont enregistrés sur les listes électorales, représentent un peu plus de la moitié.
Il reste donc une inconnue concernant tous ceux qui n’étaient pas inscrits, mais qui ont quand même voté avec leur carte d’identité. Ce n’est que lorsqu’on saura combien ils sont, que l’on pourra donner le vrai chiffre de la participation.
Néanmoins, ce qui est certain, c’est qu’ils étaient très nombreux, hier, à s’être rendus aux urnes dans l’enthousiasme, les électeurs ayant le sentiment de prendre enfin le destin de leur pays en main.
Maintenant, la vraie inconnue concerne les scores des différentes listes. Et sur ce point, on ne dispose que de chiffres très partiels. Et encore, ils n’émanent que des états-majors des partis politiques et non de l’ISIE (Instance Supérieure Indépendante pour les Élections), l’instance chargée du dépouillement. En outre, ces chiffres ne portent que sur 25 % des bulletins dépouillés.
Néanmoins, ils peuvent être une première indication. On retrouverait parmi les quatre premiers les familles politiques qui étaient résolument dans l’opposition du président Ben Ali. Dans le désordre, il y a Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar, les islamistes d’Ennahda, le CPR de Moncef Marzouki et aussi le PDM, le pôle démocratique moderniste.