A la veille du scrutin de ce dimanche 23 octobre en Tunisie et alors que les Tunisiens résidant à l’étranger ont déjà commencé à voter, l’importance et la nouveauté du processus électoral mobilisent un nombre important d’observateurs. Crainte majeure autour de ce scrutin : la corruption financière et la manipulation du vote des électeurs. Le parti Ennahda a déjà annoncé qu’en cas de falsification des votes, il opterait pour la voie de la révolte en descendant dans la rue.
Des observateurs bénévoles formés par des experts
Au niveau national, l’ISIE, Instance supérieure indépendante pour les élections s’est appuyée sur l’ATIDE, Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections. Cette dernière est une organisation non gouvernementale créée en mars 2011 qui milite pour la défense des droits humains et notamment le droit de vote. Elle fonctionne avec un grand nombre de bénévoles, formés par des experts.
Des centaines d’observateurs seront donc répartis dans 27 circonscriptions en Tunisie et collecteront les données sur le terrain pour les transmettre via un système de télécommunications centralisé à Tunis. Ces observateurs seront également déployés pour le vote des Tunisiens à l’étranger. Leur présence devrait être également un frein aux tentatives de fraudes.
150 observateurs envoyés par l'Union européenne
L’Union européenne, de son côté, envoie en Tunisie l’une des plus importantes missions d’observation électorale, dotée d’un budget de 3,2 millions d’euros. 150 observateurs vont suivre les différentes étapes du scrutin. Certains sont déjà présents depuis début septembre en Tunisie pour surveiller les préparatifs du scrutin, le déroulement de la campagne et le vote en lui-même. « La Tunisie reste mettre du jeu », précisent les représentants de la mission d’observation. Une fois le rapport remis concernant les éventuels dérapages ou irrégularités, l’ISIE prendra les mesures qu’elle juge nécessaires.
Un scrutin sous haute surveillance
Une délégation de 15 députés du Parlement européen sera également envoyée sur place, les diplomates de pays de l’Union européenne en poste en Tunisie apporteront également leur soutien dans ce rôle d'observation. La Suisse, le Canada et la Norvège viendront également prêter mains fortes ainsi que des observateurs du Conseil de l’Europe.
Tous ces représentants étrangers établiront un dialogue avec les instances électorales, les politiques, la société civile, les médias et bien sûr les électeurs. Un important déploiement de l’armée dans les circonscriptions est mis en place. Un scrutin sous haute surveillance donc, et dont on peut contrôler la régularité, révolution internet oblige, sur différents sites internet (Voir l’article Les élections tunisiennes sur le web).