En Tunisie, les salafistes ne veulent pas de ces élections

A trois jours de l'élection d'une assemblée constituante en Tunisie qui doit se tenir dimanche 23 octobre 2011, les salafistes ont à nouveau fait entendre leur voix ce jeudi à Tunis. Non par une opération choc comme ces dernières semaines, mais par une conférence de presse sur un parking de la capitale. Ultra-minoritaires, ils font peur. Ils ont expliqué pourquoi ils rejettent le scrutin de dimanche.

De petite taille, rond, en costume gris, Ridha Belhadj est en colère. Porte-parole du mouvement salafiste Tahrir, il avait donné rendez-vous à la presse dans un grand hôtel de Tunis. Mais l'établissement a refusé de lui ouvrir ses portes. Il a finalement dû se contenter du parking.

Face aux journalistes, il dénonce le scrutin de ce dimanche 23 octobre : « On n'a pas à rentrer dans ce système parce qu'il a été élaboré d'une façon fausse. Cette révoltion mérite beacoup mieux. La loi électorale a été rédigée trop rapidement. Elle a été supervisée par les Américains et aujourd'hui les Français, d'une façon très claire. C'est pour cela que l'on ne peut pas l'accepter : elle va à l'encontre de la volonté du peuple ».

Persécuté sous le régime Ben Ali, le parti salafiste pensait être légalisé par la révolution. Il n'en a rien été. Prônant la création d'un Etat islamiste il constitue un noyau ultra-minoritaire mais dur. En Tunisie, pour beaucoup il fait peur.

Ridha Beladj n'y croit pas : « Nous sommes de braves gens, des gens bons. Nous sommes issus de cette nation. Nous sommes des gens de charité. On vit parmi le peuple on s'habille comme eux, on mange avec eux, alors l'islam fait peur à qui ? Il fait peur à ceux qui ont des intérêts. Les intérets dans ce pays c'est l'eau sale de la marmite. Ceux qui ont peur de résoudre les dossiers graves, ils ont peur de nous. On est un épouvantail à cause de l'occident. C'est un gros mensonge et personne ne peut lier notre parti à la violence ».

Les salafistes ne cachent également pas le mal qu'ils pensent du mouvement Ennahda, le mouvement islamiste légal qui participe aux elections et qui, contrairement à eux, tente de rassurer.

Partager :