Dans la mine d’informations contenues sur internet, plusieurs sites novateurs ont vu le jour pour favoriser l’élan démocratique en Tunisie. L’ISIE, instance supérieur indépendante pour les élections qui supervise le scrutin a mis en ligne une carte de contrôle du processus électoral. Des observateurs nationaux et internationaux bénévoles ont en charge de signaler (par sms) les incidents capables d’entacher l’honnêteté et la transparence des élections. Les infractions sont classées par catégorie.
Pour le moment, seuls les problèmes d’affichage et de publicité de partis sont signalés. Mais le scrutin n’a pas encore commencé. L’ISIE s’est appuyé également sur la puissance des réseaux sociaux pour inciter les gens à venir voter, avec notamment une application ludique sur une page Facebook :« J’irai voter le 23 octobre ». Objectif, inciter le plus d’amis possibles à aller voter et devenir ainsi ambassadeur de sa circonscription. Un collectif d’association s’est également mobilisé pour suivre la régularité des élections en utilisant le crowdsourcing (c'est à dire la remontée d'information par le plus grand nombre d'individus). A la différence de l’ISIE, le site Nchoof.org permet à chaque citoyen de signaler une irrégularité avec une carte interactive.
Le site Afkar Mostakella est un site dédié aux partis indépendants. Slim Amamou est l’un des initiateurs de ce projet d’échange et de discussion. Le principe : fédérer les idées des citoyens sur une plateforme internet et permettre aux partis indépendants de venir y piocher (à condition d’adhérer au préalable aux valeurs de base d’Afkar Mostakella). Une sorte de démocratie directe via le net, une manière différente de faire de la politique souhaitée par les fondateurs du site qui privilégient ainsi les idées nouvelles sur les partis eux-mêmes.
Enfin, autre nouveauté sur le net pour célébrer ces élections tunisiennes très web 2.0, les comparateurs de partis politiques. Il faut dire que les partis sont nombreux à se présenter (une centaine à peu près). Plusieurs sites ont donc mis en place des applications capables de faire le tri dans les centres d’intérêt de l’internaute et confronter les offres des différents partis. Ajidoo le comparateur en ligne de produits high tech a adapté sa recette aux partis politiques, Tunivote a mis en place une sorte de quizz afin de déterminer les opinions politiques de l’internaute, même principe pour le site Ikhtiar. Cliquez, votez : c’est le multipartisme sur le web !