Après avoir rejeté, samedi 15 octobre, les résultats du premier tour de la présidentielle du 11 octobre qui avaient placé en tête la sortante Ellen Johnson-Sirleaf, les neuf principaux partis d’opposition du Liberia ont finalement décidé, dimanche 16 octobre, de participer à un second tour. Ce revirement a été accueilli avec soulagement dans un pays encore traumatisé par quatorze années de guerres civiles qui ont fait plus de 250 000 victimes entre 1989 et 2003.
« Nous allons pleinement prendre part au second tour, mais nous n'accepterons plus aucun acte de fraude », a déclaré à l'Agence France-Presse, Merlie Kermu, directeur de campagne de Prince Johnson, arrivé au 3e au premier tour, derrière Mme Sirleaf et Winston Tubman. Il affirmait parler au nom des neuf partis ayant rejeté les résultats.
Les derniers chiffres donnés dimanche par la commission électorale, et qui portaient sur 96,7% des bulletins dépouillés, plaçaient Mme Johnson-Sirleaf - récente lauréate du prix Nobel de la paix - en tête de la présidentielle avec 44% des voix, devant Winston Tubman (32,2%) et l'ex-chef de guerre Prince Johnson (11,8%). Le taux de participation était, lui, évalué à 71,4%.
A Monrovia, la Mission de l'ONU au Liberia (Minul), composée de 8 000 hommes, a renforcé sa vigilance par crainte de débordements avant un rassemblement de l'opposition, prévu dimanche, mais finalement reporté. Les frontières terrestres avec les trois pays voisins - Côte d'Ivoire, Guinée et Sierra Leone - ont par ailleurs été fermées jusqu'à nouvel ordre par mesure de sécurité.
(avec AFP)