Egypte: l'armée approuve une loi anti-discrimination

Une semaine après les violences qui ont fait 27 morts au Caire - principalement des chrétiens de la minorité copte - l'armée égyptienne, qui dirige le pays depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février, a approuvé une série de mesures anti-discrimination, espérant ainsi calmer la colère des chrétiens d'Egypte.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Cela a commencé samedi par un décret-loi du Conseil suprême des Forces armées condamnant toute forme de ségrégation sur une base religieuse. Les contrevenants sont passibles de trois mois de prison et d’une amende de six mille euros.

Beaucoup de chrétiens d’Egypte estiment être victimes d’une ségrégation notamment au sein de l’appareil de l’Etat. Le gouvernement a, de son côté, indiqué qu’il appliquera immédiatement les recommandations d’une commission islamo-chrétienne concernant les Eglises. Toute église ayant obtenu un permis sera immédiatement opérationnelle tandis que la procédure concernant les Eglises sans permis sera accélérée pour régulariser leur situation.

La manifestation copte, violement réprimée dimanche dernier, avait été causée par la destruction d’une église qui, selon les autorités, n’avait pas de permis. Des mesures qui, pour le moment, sont jugées insuffisantes par les coptes. Ceux-ci continuent à exiger que les responsables de la tuerie de dimanche dernier soient désignés et traduits en justice. Un objectif difficile à réaliser puisque l’enquête est menée par les militaires et que la répression a été le fait des militaires.

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