Avec notre correspondante à Johannesburg,
Le ton s’est radouci, mais la colère est toujours là, intacte. Desmond Tutu menaçait hier, mardi 4 octobre, de prier contre l’ANC (Congrès national africain au pouvoir), comme il avait prié dans le temps contre le régime d’apartheid. Il s’adresse au gouvernement ANC lors d’une émission populaire d’une grande radio privée sud-africaine.
« J’ai parlé comme je suis, un vieil homme très triste qui pensait que vous étiez proches des valeurs que nous avons défendues, a-t-il annoncé. Et ce qui s’est passé est inconcevable. C’est quelque chose qu’aucun d’entre nous ne peut justifier. »
Le gouvernement a pourtant essayé de se justifier toute la journée, expliquant que c’était finalement le Dalaï Lama lui-même qui n’avait pas fait les démarches dans les règles pour obtenir son visa. Ou que c’était l’administration qui n’avait pas bien fonctionné.
A en croire Pretoria, cela n’a rien à voir avec une véritable volonté politique. Un fiasco qui amène les commentateurs à s’interroger sur les principes qui guident la diplomatie de la plus grande économie d’Afrique.