Avec notre correspondante à Johannesburg,
Ce devait être son cadeau d’anniversaire, le clou des festivités organisées pour ses 80 ans vendredi, au Cap. Alors, c’est peu de dire que Desmond Tutu est en colère. Contre son propre gouvernement, l’ANC (Congrès national africain), pire que le régime d’apartheid, selon lui.
Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a eu beau dire que le visa n’avait pas encore été refusé, pour Desmond Tutu, le président Zuma a cédé aux pressions de la Chine.
L’ancien archevêque du Cap est connu pour son franc-parler et ses déclarations parfois fracassantes. Là, il lance un avertissement à l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid. « Vous ne me représentez pas, vous représentez vos propres intérêts. Je vous préviens un jour nous allons commencer à prier pour la défaite de l’ANC. Vous n’avez plus rien à voir avec les valeurs que nous avons défendues », a-t-il annoncé.
Beaucoup d’autres voix en Afrique du Sud se sont élevées contre l’attitude du gouvernement à l’égard du Dalaï Lama, en contradiction avec la politique étrangère affichée de Pretoria, une politique basée sur la défense des droits de l’homme et de la démocratie.
Mais malgré cette mobilisation, vendredi, le leader tibétain, Prix Nobel de la paix en 1989, ne pourra pas féliciter son ami son ami, Prix Nobel de la paix en 1984.