A Madagascar, les foyers de tensions se multiplient dans les universités

Quatre des six campus de l’île sont en effervescence ces dernières semaines, chacun pour des raisons différentes. Des situations qui inquiètent car étudiants et professeurs ont historiquement été parmi ceux qui faisaient basculer les régimes. Et alors que la transition politique consensuelle a du mal à se mettre en place, la moindre étincelle peut être dangereuse. 

A Antananarivo, la grève des personnels administratifs et techniques devient récurrente.
Leurs salaires, censés être versés le 20 de chaque mois ont chaque fois du retard et ces employés ont donc bloqué une nouvelle fois l’accès au campus, empêchant la tenue de la plupart des cours jusqu’à jeudi.

Les étudiants, eux, réclament le remboursement d’un surplus payé lors de leur inscription, mais l’argent aurait déjà été dépensé. Quant aux enseignants, leurs indemnités de recherche sont actuellement acquittées en espèce, presque sous le manteau, et pour une somme bien moindre que ce qui est prévu.

En province, les tensions s’expriment pour d’autres motifs. A Tamatave, sur la côte Est, une bagarre entre étudiants de deux régions différentes a fait un mort. Dépassant le cadre du campus, la situation a bien failli dégénérer. A Mahajanga, de l’autre côté de l’île, des échauffourées ont éclaté entre universitaires et squatters installés sur un terrain prévu pour un complexe sportif. Prenant une tournure politique, le conflit est loin d’être réglé. A Tuléar, enfin, des tracts de menace à l’encontre des professeurs ont circulé et les étudiants de gestion sont en grève.

L’université du sud-ouest est très agitée depuis plusieurs mois : en juillet, des étudiants avaient retenu une nuit en otage des personnels administratifs ou leur famille.
 

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