A Maghama régnait hier soir un calme précaire. Les manifestants, qui ont à nouveau rencontré les autorités, réclament que les gendarmes, auteurs des tirs qui ont causé mardi la mort du jeune Lamine Mangane et fait une dizaine de blessés, soient immédiatement sanctionnés. « Je suis en colère, les jeunes sont en colère » déclare le père d'une fillette touchée par balle à la hanche. « Ces hommes doivent être jugés et punis si on veut que le calme revienne » ajoute-t-il.
Dans la matinée, des incidents ont eu lieu en marge de l'enterrement de Lamine Mangane. Un représentant du mouvement « Touche pas à ma nationalité » raconte : « Certains jeunes ont voulu s'en prendre aux forces de l'ordre qui encadraient le cortège funéraire. Ils ont vécu ça comme une provocation. » Le manifestant poursuit : « L'imam a appelé à l'apaisement. Malgré cela, d'autres jeunes ont incendié la maison d'un particulier. Selon eux, il aurait appelé à tirer sur les manifestants. » Un élu local confirme avoir entendu des tirs de sommation qui, selon lui, seraient le fait de particuliers inquiets, non des forces de l'ordre.
Kaédi en revanche a connu hier une deuxième journée de calme après les violents heurts de samedi à lundi dernier et dans la soirée. La vingtaine de jeunes, qui étaient encore détenus, ont été libérés. Dans la journée, les rencontres entre autorités locales et représentants des manifestants s'étaient poursuivies. « Nous avons trouvé les autorités à l'écoute et nous sommes en faveur d'un apaisement » déclare un participant à la réunion « nous allons même aider à nettoyer la ville des séquelles des affrontements, notamment en vue du festival qui débute bientôt » a-t-il conclu.