Mauritanie: troisième jour de manifestations contre le recensement à Kaédi

La ville de Kaédi dans la sud mauritanien a été le théâtre de violents affrontements, samedi 24 et dimanche 25 septembre, qui ont opposé forces de l'ordre et sympathisants  du collectif « Touche pas à ma nationalité ». Coups de matraque et gaz lacrymogènes d’un côté, contre jets de pierres et bâtons de l’autre. Le palais de justice a été saccagé ainsi que des commerces. Selon des témoins, plus d’une vingtaine de personnes ont été arrêtées.

Avec notre correspondante à Nouakchott

Dimanche après-midi, les heurts ont redoublé après l’arrestation d’un cadre du collectif à la mairie, où il était venu s’entretenir avec les autorités. Il a été libéré dans la soirée, tandis que le ministre de l’Intérieur rencontrait à Nouakchott des responsables du groupe.

Le collectif réclame l’arrêt du recensement administratif lancé en mai dernier, jugé discriminatoire à l’encontre des Noirs.

« Les commissions chargées de l’opération ne sont absolument pas représentatives des composantes du pays, et de fait, les Noirs sont exclus du recensement », s’indigne Abdoul Birane Wane, coordinateur du mouvement. Il demande l’arrêt de l’opération et l’ouverture d’une concertation avec la société civile, pour poser les bases d’un recensement jugé équitable.

Hier lundi, de nouveaux heurts et de nouvelles arrestations ont eu lieu alors que les manifestants réclamaient la libération de leurs camarades. Selon Abdoul Birane Wane, les autorités se seraient engagées à les relâcher ce mardi à 15 heures, à condition que la rue reste calme d’ici là.

Le collectif a, lui, accepté de se mettre en retrait, mais promet une mobilisation sans pareil en cas de non libération.

D’après des témoins, la tension reste vive dans la ville. Beaucoup de commerces sont fermés, et les forces de l’ordre, qui ont reçu des renforts de Nouakchott, quadrillent le centre-ville.

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