Avec notre correspondante à Nouakchott
Dimanche après-midi, les heurts ont redoublé après l’arrestation d’un cadre du collectif à la mairie, où il était venu s’entretenir avec les autorités. Il a été libéré dans la soirée, tandis que le ministre de l’Intérieur rencontrait à Nouakchott des responsables du groupe.
Le collectif réclame l’arrêt du recensement administratif lancé en mai dernier, jugé discriminatoire à l’encontre des Noirs.
« Les commissions chargées de l’opération ne sont absolument pas représentatives des composantes du pays, et de fait, les Noirs sont exclus du recensement », s’indigne Abdoul Birane Wane, coordinateur du mouvement. Il demande l’arrêt de l’opération et l’ouverture d’une concertation avec la société civile, pour poser les bases d’un recensement jugé équitable.
Hier lundi, de nouveaux heurts et de nouvelles arrestations ont eu lieu alors que les manifestants réclamaient la libération de leurs camarades. Selon Abdoul Birane Wane, les autorités se seraient engagées à les relâcher ce mardi à 15 heures, à condition que la rue reste calme d’ici là.
Le collectif a, lui, accepté de se mettre en retrait, mais promet une mobilisation sans pareil en cas de non libération.
D’après des témoins, la tension reste vive dans la ville. Beaucoup de commerces sont fermés, et les forces de l’ordre, qui ont reçu des renforts de Nouakchott, quadrillent le centre-ville.