Le procès n'aura duré qu'une journée. La Cour criminelle a mis le jugement en délibéré dès mercdredi 17 août au soir et devrait rendre son verdict lundi prochain. C'est donc au terme d'une audience marathon de huit heures que le parquet a fait son réquisitoire contre les neuf militants de l'organisation anti-esclavagiste IRA. Deux ans de prison ont été requis contre huit d'entre eux, inculpés pour rébellion et regroupement interdit portant atteinte à l'ordre public. Trois ans contre le 9e activiste, accusé d'agression sur un officier de police en exercice.
De leurs côtés, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. « C'est un dossier politique » affirme Me Elide Mohameden. « Ces militants, qui dénoncent des cas d'esclavage, dérangent. La police qui a fait usage de la force, alors qu'ils manifestaient pacifiquement », a-t-il ajouté, avant de conclure : « avant même le procès, le président de la République les avaient présentés comme des criminels au cours d'un discours ».
Les neuf militants de l'IRA avaient été arrêtés le 4 août lors d'un sit-in organisé devant la brigade des mineurs pour dénoncer un cas d'esclavage présumé sur une fillette âgée de dix ans. Ils entendaient empêcher la remise en liberté d'une femme inculpée pour pratiques esclavagistes et placée sous contrôle judiciaire.
Ils réclamaient également justice pour la victime présumée qui reste à ce jour introuvable. Selon l’IRA, elle serait « cachée par ses bourreaux ».