Les 23 candidats de la présidentielle camerounaise en quête de fonds

Le processus de financement de la campagne électrorale a démarré au Cameroun en vue de l'élection présidentielle du 9 octobre 2011. Chaque candidat recevra une enveloppe de 30 millions de F Cfa, soit un peu plus de 45 000 euros. Une somme qui reste insuffisante d'où les appels au don et au bénévolat, lancés par les partis politiques.

Trois jours après le début de la campagne électorale, la radio nationale camerounaise a annoncé les modalités de l'aide de l'État aux candidats en lice pour la présidentielle du 9 octobre.

30 millions de F Cfa, soit un peu plus de 45 000 euros, seront distribués aux 23 candidats. La moitié pendant la campagne électorale et l'autre après la proclamation des résultats. Officiellement, ce paiement en deux étapes a pour objectif d'empêcher celles et ceux qui se désistent en cours de route de toucher la totalités de la cagnotte, pratique observée lors des précédents scrutins.

Pour l'heure, chaque candidat y va de sa méthode, et souvent, avec les moyens du bord : appel au don via un site internet pour le Mouvement progressiste de Jean-Jacques Ekindi ou l'Alliance des forces progressistes de Bernard Muna ; dons et bénévolat pour le People s'party d'Edith Kabang Walla. D'autres tirent le diable par la queue et attendent impatiemment l'aide publique.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), accusé de « taxer » les ressources de l'État par ses opposants, est le seul à mener une large opération d'affichage de son candidat [Paul Biya, l'actuel président, NDLR] et procède à des levées de fonds auprès de ses élites, selon le terme consacré.

D'après le quotidien Mutations, le parti au pouvoir aurait aussi appelé les directeurs des entreprises publiques à participer au financement de la campagne électorale de Paul Biya. 

Le RDPC ne confirme pas officiellement cette information. Cependant, plusieurs cadres du parti, joints par RFI, expliquent qu'aucune directive officielle n'a été donnée, mais en période électorale, les contributions des dirigeants des sociétés publiques « seraient une réalité ».

Par ailleurs, le Social Democratic Front (SDF), principal parti d'opposition, exige la démission de Pauline Biyong, membre de la commission électorale Elecam, l'accusant d'avoir remporté le marché d'affichage électoral du président Paul Biya. Pauline Biyong nie avoir gagné ce marché.

Pauline Biyong préside la Ligue pour l'éducation de la femme et de l'enfant et enseigne les droits de l'homme à l'Université de Yaoundé. Elle a rejoint l'Elecam, en juillet dernier.
En mai 2010, le président français Nicolas Sarkozy l'avait nommée Chevalier
dans l'ordre national du Mérite français.

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