Avec notre correspondante à Yaoundé
« Pour l’instant je ne vois que les AAA qui sont affichés… », fait remarquer un homme. Devant l’antenne communale Elecam (Commission électorale camerounaise) de Yaoundé 6e, des listes sont affichées le long des murs. Seuls les patronymes commençant par la lettre A y figurent. Cet homme, venu retirer sa carte d’électeur, repartira bredouille : « Ce n’est pas encore disponible. C’est demain qu’on pourra… Ils sont encore en train de travailler à l’intérieur ».
Et à l’intérieur, en effet, une vingtaine d’employés s’activent à découper les cartes d’électeurs. Le chef d’antenne se veut rassurant envers ceux qui n’ont pu consulter les listes électorales : « Depuis mercredi dernier, nous avons procédé aux affichages des listes. On a juste affiché la lettre A à l’extérieur. A l’intérieur, nous avons continué avec les autres lettres. Demain, lorsque l’électeur potentiel arrive, il se présente à nous muni de sa carte d’identité, et il va retirer sa carte d’électeur ».
Quant aux nombreux doublons que comportent les listes placardées à l’extérieur de l’antenne Elecam, Yves-Bertrand Zanga invoque des électeurs désorganisés. « Les doublons que vous avez remarqués ne sont pas véritablement doublons. Beaucoup se sont inscrits à des endroits différents, à l’intérieur de la commune. Il va falloir que lorsque la personne viendra retirer sa carte d’électeur, que l’on soit sûr, pour qu’il n’ait pas deux cartes ».
Pourtant, ces fichiers sont censés avoir déjà été nettoyés. « Le toilettage dont on parlait est clair ! Si vous présentez toute l’identité et qu’il y a une différence de virgule, ce n’est plus la même personne ! »
La présidentielle du 9 octobre constituera le baptême du feu d’Elecam, la commission électorale, taxée par l’opposition d’être à la botte du pouvoir.