A la Une : drôle de campagne électorale au Cameroun

Avec ce constat dressé par le quotidien Mutations : la campagne pour l’élection présidentielle a à peine débuté que déjà la balance penche fortement en faveur du président sortant, Paul Biya… « Comme en 2004, les candidats retenus pour concourir dans la perspective de la succession de Paul Biya ont débuté leur campagne le 24 septembre 2011, sans le moindre financement des pouvoirs publics », constate en effet Mutations.

« Et pourtant, poursuit-il, à écouter le directeur des Affaires politiques au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le financement de la campagne électorale par le trésor public est prévu de longue date dans le budget de l’Etat. (…) C’est dire si l’organisation des élections au Cameroun est une affaire sérieuse », déplore Mutations.

Alors en effet, deux poids deux mesures… « Le candidat du Rdpc use abondamment des moyens de l’Etat : parc automobile, personnels, finances publiques, biens meublés et immeubles. »

De plus, « l’opinion est ahurie, affirme Mutations, de savoir que le seul budget de communication du candidat Biya s’élève à un peu plus de trois milliards de Fcfa. Une vraie fortune pour plus de la moitié de ses challengers pas sûrs de réunir 10 millions pour la plupart. (…) Une fois de plus, le Rdpc fait étalage de sa prévarication, accuse Mutations, prévarication qui conduira, une fois la campagne terminée, quelques autres de ses cadres, dans certaines geôles du pays. »

Rétropédalage…

Surprise et ironie dans la presse burkinabé après la reculade de l’avocat Français Robert Bourgi qui a dédouané les Wade père et fils… « Le 'porteur de valises' s’est donc trompé ! », s’exclame le site d’information Fasozine. « Il a tellement porté de valises, de mallettes et autres ''djembés' fourrés de billets verts que, sous le 'coup de l’émotion', il ne savait plus, qui lui a remis quoi. En tout cas, jure-t-il aujourd’hui la main sur le cœur, poursuit Fasozine, les Wade n’ont rien à voir avec cette honteuse transaction. Mais, c’est sûr, c’est certain, il a bien joué les vaguemestres pour tous les autres chefs d’Etat cités –Feu Omar Bongo du Gabon, Denis Sassou Nguesso du Congo, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire- et qui, selon lui, ont notamment financé la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 2002. »

Alors, pour le quotidien Le Pays , « deux hypothèses se présentent : soit Bourgi a été travaillé au corps pour se dédire, soit il a eu peur de perdre la face devant la brigade financière. Et il n’est pas exclu qu’il se rétracte complètement, estime le quotidien ouagalais, si les autres chefs d’Etat africains mis en cause envisagent des poursuites pour laver un tant soit peu leur honneur. (…) En attendant, poursuit Le Pays, Robert Bourgi s’est complètement discrédité avec ce rétropédalage concernant Wade et son fils. Il donne raison à ceux qui, dès les premiers moments de ses fameuses révélations, l’ont traité de mythomane dans les pays africains dont les chefs d’Etat ont été mis en cause. »

« Robert Bourgi : Un porteur de djembé plutôt... léger », ironise pour sa part L’Observateur. L’Observateur qui s’interroge également sur ce revirement : « est-ce parce que maître Wade et son fils Karim ont menacé de laver leur honneur devant les juridictions sénégalaise et française qu’ils ont été vite absous ? Quid des autres accusations que Robert Bourgi a maintenues ? Pourquoi, en dehors des dénégations de pure forme, les principaux accusés ne vont pas devant les juridictions compétentes pour se blanchir devant leur peuple ? Car, même sans comprendre les raisons de l’'outing' de l’avocat, relève le quotidien burkinabé, on concédera avec Mamane, l’humoriste de RFI, qu’il n’y a pas de Bourgi sans feu. »

En effet, rappelle L’Observateur, « c’est un secret de Polichinelle que le financement occulte des partis français par les pays africains nantis. En effet, on savait, sans en détenir des preuves irréfutables, que notamment les recettes de l’or noir gabonais et congolais ainsi que du cacao ivoirien alimentaient les réseaux de la Françafrique. »

Comparable à Mandela !

Enfin parmi les hommages de la presse africaine à Wangari Maathai, Prix Nobel de la paix 2004 pour son engagement en faveur de l’environnement, celui du site d’information Guinée Conakry Infos : « pendant les 71 lunes qu’elle a passées sur terre, Wangari Maathai a fait montre d’une conviction à la fois innovante et inébranlable. Une foi en la nature, puissante et contagieuse qu’elle a défendue avec toute son énergie. Pour la toute première Prix Nobel africaine, l’environnement bruissait de mille appels, de lamentations si fortes devant tous les actes prédateurs que posaient les hommes, qu’elle se devait naturellement de donner l’exemple de la générosité d’une main verte... »

Et pour Guinée Conakry Infos, « on peut oser la comparaison avec Nelson Mandela, autre Prix Nobel de la paix dont le continent a à être fier. Pour saluer sa mémoire, conclut-il, plus de quatre millions d’arbres lui feront la révérence méritée dans une espèce de balancement nostalgique et reconnaissant. »

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