La surenchère avant la répartition des postes au sein de la transition malgache

L'ancien président malgache Albert Zafy s'est déclaré ce 21 septembre 2011 opposé à une transition présidée par Andry Roajoelina, mettant en cause la feuille de route signée la semaine passée. Dans ce document, il est prévu qu'Andry Rajoelina préside la transition jusqu'à l'organisation d'élections.

C’est dans l’enceinte du Magro, lieu de meeting des mouvances d’opposition, qu’Albert Zafy est intervenu. Durant plus d’une demi-heure, l'ancien président malgache (1993-1996) s’est livré au grand déballage, présentant des cas de corruption qui compromettraient Andry Rajoelina et ses proches. 

Selon Albert Zafy, ces dossiers étaient connus des médiateurs de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) au moins de juin : « Je leur avais dit à Gaborone [la capitale du Botswana a hébergé en juin dernier une série de rencontres de la SADC sur Madagascar, NDLR] Avec tous ces dossiers que vous avez, concernant les pourritures de ce régime, accepteriez-vous chez vous, que quelqu’un comme Andry Rajoelina soit le président chez vous ? Ils ont dit non ! Le sens de la signature de la feuille de route, c’est l’acceptation de revenir à la table des négociations pour décider vraiment de la véritable transition ! »

La mouvance est-elle donc en train de claquer la porte du processus, cinq jours après avoir signé le document ? Non, répond Emmanuel Rakotovahiny, bras droit d’Albert Zafy. Le discours s’apparenterait plus à un avertissement lancé à Andry Rajoelina. Et pour preuve, au même moment, Emmanuel Rakotovahiny participait à une réunion au palais présidentiel, sur la mise en œuvre de la feuille de route.

De déclaration en déclaration, chaque camp fait monter la pression, avant la répartition des postes au sein de la transition. Les consultations devraient commencer le 28 septembre prochain avec tous les signataires. Aujourd'hui, Andry Rajoelina est à New York pour assister à l’Assemblée générale des Nations unies.


 À consulter :

Madagascar, la démocratie de crise en crise. Article RFI 25/6/2010.

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