« Les autorités de Transition ont demandé l’autorisation à l’Afrique du Sud d’arrêter Marc Ravalomanana », a déclaré hier, la ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa, contactée par RFI. Des éléments des forces de l’ordre malgaches se préparent donc à se rendre à Johannesburg pour rapatrier l’ancien président.
Cette demande n’a toutefois pas été confirmée par les autorités sud-africaines, qui ont suspendu les relations bilatérales avec Madagascar depuis le renversement de Marc Ravalomanana en 2009. L’absence d’un accord de coopération judiciaire empêche par ailleurs l’extradition.
Depuis quelques jours, tous les scénarii de retour de l’ancien président sont envisagés : retour imminent, ou dans plusieurs mois, arrestation à Johannesburg ou dès son arrivée à Madagascar. Ces supputations sont permises par le flottement qui émane de la feuille de route. Le document autorise un retour « sans condition » du président évincé tout en rappelant la souveraineté de la justice malgache qui a relancé, dès samedi dernier, les mandats d’arrêt émis contre Marc Ravalomanana.
La même incertitude règne pour la répartition des postes au sein de la transition, l'autre point important de la feuille de route. Pour l’instant, les négociations et consultations n’ont pas commencé. Si le document prévoit que les parties malgaches s’accordent entre elles, sous le contrôle de la société civile et avec le soutien de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Certains en appellent déjà à l’arbitrage de l’organisation régionale.
Dix des 11 partis politiques malgaches ont signé la feuille de route. La « mouvance » de l'ancien président Didier Ratsiraka n'a pas signé. La destitution du président Marc Ravalomanana, en mars 2009, avait plongé Madagascar dans une longue crise politique. Fin 2009, les partis avaient trouvé une première fois un terrain d'entente en signant l’accord d’Addis-Abeba, mais celui-ci avait très vite volé en éclat.
À consulter :
La prise de pouvoir de Rajoelina. Dossier RFI 31/3/2009.