Moustapha Abdeljalil, le chef du CNT, pour la première fois devant la foule à Tripoli

Moustapha Abdeljalil a prononcé hier soir son premier discours public devant une foule de 10 000 personnes réunies sur la place des Martyrs, à Tripoli. Le président du Conseil national de transition (CNT) a appelé les Libyens à poser les bases d'un État de droit, et demandé aux combattants de son mouvement de ne pas chercher à se venger des partisans de l'ancien régime kadhafiste.

Avec notre envoyé spécial à Tripoli,

Hier soir, sur l’ex-place Verte, devenue la place des Martyrs, ils étaient des milliers à entonner le nouvel hymne national libyen. Tous sont venus pour écouter le premier discours de Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT), sur ce haut lieu de la propagande kadhafiste.

« Il est avec nous depuis le premier jour. Il a parlé en notre nom dans le monde pour dire ce que l’on voulait. C’est pour cela que nous lui sommes reconnaissants et que nous apprécions tout ce qu’il fait », s'enthousiasme une Libyenne. Elles sont d'ailleurs des centaines au premier rang, dans ce qui est le plus grand rassemblement de foule depuis la prise de la capitale libyenne par les ex-rebelles, le 21 août dernier.

« Nous voulons un État de droit, prospère, où la principale source de législation sera la charia, ce qui exige beaucoup de choses et beaucoup de conditions (...) Nous avons besoin de tribunaux où ceux qui ont brutalisé les Libyens seront jugés » a dit l'ancien ministre de la Justice du colonel Kadhafi.

Ce premier discours sur la place des Martyrs avait pour but principal de célébrer l’unité retrouvée au moment où les discussions sont parfois houleuses au sein du CNT pour la nomination du gouvernement provisoire.

Mais Jalal al-Gallal, porte-parole des autorités de transition, se veut confiant : « Moustapha Abdeljalil doit encore déclarer la libération du pays avant d’avoir un gouvernement provisoire. Après nous entrerons dans la période de huit mois avant l’élection d’une Assemblée nationale avec, je l’espère, un projet de Constitution avant de vraies élections pour la première fois de notre histoire ».

Doucement, le CNT transfère son autorité dans la capitale. Toutefois, Moustapha Abdeljalil s’installera définitivement à Tripoli lorsque la sécurité et la victoire seront garanties. Tant que les bastions kadhafistes résisteront, il restera à Benghazi.
 

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