Après la répression sous Ben Ali, la Ligue tunisienne des droits de l'homme tient enfin son congrès

Le 6e congrès national de la Ligue des droits de l'homme tunisienne s'est ouvert ce vendredi 9 septembre 2011. Il devrait durer trois jours. D'ordinaire ce congrès se tient tous les 3 ans mais depuis 11 ans, il n'avait pu se dérouler en raison du climat de répression du régime de Zine el-Abidine Ben Ali. L'ambiance était euphorique hier soir au palais des congrès de Tunis pour les militants et les sympathisants.

La Ligue tunisienne des droits de l'homme a ouvert son congrès ce vendredi 9 septembre 2011 dans une atmosphère euphorique. Pendant onze ans, elle n'a pu organiser cette réunion, qui est prévue pour avoir lieu tous les trois ans.

Pour l'ouverture de ce 6e congrès, placé sous le signe de « la vigilance pour réussir la transition démocratique »,  le Premier ministre était présent - événement inimaginable sous le précédent régime- mais aussi des représentants des ambassades, d'intellectuels, d'hommes politiques et des militants de la vie associative.

« Nos locaux étaient fermés par le régime Ben Ali et ceux de nos sections étaient inaccessibles même aux membres élus des sections », rappelle Moktar Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH).« De tous temps, la Ligue dérangeait . Nous ne nous sommes jamais tus ! L'ancien régime voulait mettre la main sur la Ligue. Il voulait l'assassiner ! » Aujourd'hui, Moktar Trifi avoue savourer ce 6e congrès, parce que « il nous a manqué ».

Depuis la révolution et la prise du pouvoir par les opposants, fin février, la Tunisie a signé la Convention de Rome sur la Cour pénale internationale. Une amnistie générale a été décrétée. Cependant, ces avancées ne cachent pas qu'il reste encore à faire. 

Ambiance festive en soiréede ce premier jour de congrès : en hommage à la révolution tunisienne, une pléiade d'artistes français, tunisiens, palestiniens, ivoiriens et camerounais ont animé un concert, baptisé « Hymne à la liberté  ». Il y avait là Faudel et Rachid Taha, Jane Birkin, Agnès Jaoui [ originaire de Tunisie], et Patrick Fiori et le trio palestinien Joubran.

Les travaux du congrès devraient s'achever ce dimanche avec l'élection d'un nouveau comité directeur de la Ligue.

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