Avec notre correspondante à Tunis
Beji Caïd Essebsi met le cap sur la sécurité : interdiction des manifestations, des grèves et des réunions pouvant menacer la sécurité du pays, assignation à résidence des fauteurs de troubles.
Les mesures prévues par l’état d’urgence en vigueur jusqu’au 30 novembre prochain devraient désormais être appliquées à la lettre. Un virage nécessaire, a semblé dire le Premier ministre, pour réussir la transition démocratique et garantir la tenue des élections de l’assemblée constituante, le 23 octobre prochain.
La mise au point intervient dans un climat de troubles. Ces derniers jours, des affrontements entre clans rivaux ont fait au moins deux morts et des dizaines de blessés dans plusieurs régions du centre et du sud-ouest de la Tunisie. Dans trois villes, un couvre-feu a même été décrété.
Beji Caïd Essebsi voit derrière ces violences la main d’individus cherchant à déstabiliser le pays. Dans sa ligne de mire, figurent aussi les forces de l’ordre. Il a annoncé l’interdiction de toute activité syndicale dans leurs rangs, alors même que des centaines de policiers manifestaient devant le palais du gouvernement pendant son discours, lui reprochant de ne pas entendre leurs revendications.
Ce n’est pas la première fois que Beji Caïd Essebsi tente « de mettre les points sur les i », le 18 août dernier il avait déjà pris la parole pour défendre l’action de son gouvernement en proie aux critiques.