Le moral des Tunisiens n’est pas au beau fixe

La moitié des Tunisiens jugent « incompréhensible » la situation générale de leur pays et se montrent insatisfaits de la situation économique et politique, et ce, à moins de deux mois de l'élection du 23 octobre 2011. Date à laquelle les Tunisiens sont en effet appelés à élire une assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour le pays. Cet état d’esprit ressort d’un sondage réalisé conjointement par l'Institut de sondage et de traitement de l'information statistique (ISTIS) et l'agence de presse officielle TAP au cours de la période du 15 au 28 août auprès d'un échantillon représentatif de 2 717 personnes selon la méthode des quotas.

Les Tunisiens seraient-ils pessimistes ? En avril dernier, ils étaient encore 31% à faire confiance au gouvernement provisoire. Ils ne sont plus que 21% en août. Une chute de 10 points. Près de 57% des sondés se déclarent insatisfaits de la situation sécuritaire et 61% mécontents de la situation économique.

A moins de deux mois de la première élection post-Ben Ali, la perception générale des partis politiques est globalement mauvaise : les deux tiers des sondés considèrent d'ailleurs que les partis ne reflètent pas leurs avis. Depuis la chute du régime Ben Ali, une centaine de formations ont été légalisées et le paysage politique tunisien est encore difficilement lisible.

En termes de notoriété, ce sont les islamistes d'Ennahda qui arrivent en tête (plus de 72% des Tunisiens déclarent spontanément connaître ce parti, au moins de nom). Entre 20 et 25 % citent les noms des communistes du PCOT, des centristes du PDP ou encore du FDLT, un parti de gauche.

Si 72% ont l'intention d'aller voter le 23 octobre, deux tiers d'entre eux n'ont pas encore décidé pour qui ils voteraient, et près de la moitié de ceux qui ont déjà arrêté leur choix, n'exclut cependant pas de changer d'avis.

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