Dans le centre de Tunis, les forces de l’ordre n’ont pas attendu bien longtemps pour charger les manifestants et les disperser à coup de gaz lacrymogènes. En face quelques centaines de personnes qui demandaient le départ du gouvernement, accusé de ne pas en faire assez pour juger les anciens du régime. Pour les manifestants, les procès expéditifs de l’ancien président Ben Ali qui se succèdent depuis le 20 juin ne sont guère convaincants. Dans le climat actuel de suspicion, ces protestataires se posent des questions.
Certains caciques du régime ne sont pas inquiétés
Pour eux, ces procédures visent peut-être à faire écran, pendant que d’autres anciens du régime ne sont pas inquiétés par la justice. Dans le cortège, des pancartes représentaient ainsi des hommes d’affaires notoirement corrompus, notoirement liés de très près à l’ancien couple présidentiel et qui pourtant, continuent à mener leurs affaires en toute impunité à Tunis. Jusqu'à peu, certains d’entre eux siégeaient d’ailleurs encore au conseil d’administration de certains groupes français en Tunisie.
Mais le déclencheur de ces manifestations remontent à la fuite quelques jours plus tôt d’une personnalité bien connue du RCD, l’ancien parti unique, sans que les autorités ne fassent rien pour l’en empêcher. Le signe d’un laxisme difficilement acceptable aux yeux de nombreux Tunisiens.