Depuis le début des combats pour la prise de Tripoli, le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), fait état d’un mouvement très intense de Libyens qui traversent la frontière entre la Tunisie et la Libye, au poste de Dehiba. Le mouvement se fait dans les deux sens. Entre samedi 20 août 2011 et mardi, 4 750 Libyens ont passé la frontière en direction de leur pays et 6 030 l’ont franchie en direction de la Tunisie, précise le HCR.
Les raisons qui poussent les Libyens à quitter la Tunisie pour rentrer dans leur pays et, inversement, celles qui poussent les Libyens à partir pour la Tunisie, sont multiples. Interrogé par RFI, Marwan Tassi, Représentant du HCR, chargé de liaison au poste frontière de Dehiba évoque, entre autres, les soins médicaux, les visites familiales ou encore la sécurité.
Les combats à Tripoli mais aussi autour de la ville de Zaoura, à l’ouest de la capitale libyenne, jusqu’au poste-frontière de Ras-Jdir, avec la Tunisie, ont obligé les Libyens à se déplacer directement jusqu’à ce deuxième poste-frontière de Dehiba-Baouaba, avec la Tunisie, plus au sud. Un hôpital militaire a d'ailleurs été installé et c'est ici que les réfugiés, venus pour la plupart de Tripoli, arrivent. Les blessés –en ce moment, une quarantaine par jour– sont porteurs de lésions graves suite à des blessures par balles. Ils sont ensuite évacués vers la ville de Tataouine.
Interrogé par RFI, le colonel major Essousi Mohamed, médecin et coordinateur du soutien santé pour le sud de la Tunisie, confirme cette arrivée de plus en plus massive de réfugiés libyens, blessés.
Le poste-frontière de Ras Jdir, un point stratégique avec la Tunisie
Le poste-frontière de Ras Jdir est le seul qui permet un accès rapide à la Tunisie. Il est lié à Tripoli par une autoroute, ce qui permet aussi un accès facile. Pour l’instant, il est contrôlé par les pro-kadhafistes et par conséquent fermé. L’armée tunisienne s’y maintient en état d’alerte maximale pour éviter que cela ne dégénère en affrontements, côté Tunisie où résident déjà de nombreux réfugiés libyens. Un hôpital militaire de campagne est déjà installé à 10 kilomètres de Ras Jdir.
Une fois ce poste-frontière de Ras Jdir ouvert, le colonel major Essousi Mohamed s’attend à une arrivée massive de blessés libyens. Il précise que cet hôpital militaire peut recevoir près de 150 blessés en même temps ; qu’il dispose de trois salles d’opération et de 16 lits de réanimation.