Malgré un cessez-le-feu, la guerre se poursuit dans le Sud-Kordofan au Soudan

Dans le Sud-Kordofan, au Soudan, le conflit qui a éclaté début juin entre l’armée du Nord  et la faction de l’armée populaire du Soudan, armée du Sud, a fait plus de 150 000 déplacés et des centaines de morts. Ce sont principalement des civils, victimes des bombardements aériens. En cause, des élections contestées du gouverneur et le fait que l’armée du Nord ait exigé le rapatriement du SPLA vers le Sud. Or, les soldats sont originaires des monts Nuba et refusent de quitter leur terre natale. Khartoum a déclaré un cessez-le-feu fin août, mais les bombardements et les affrontements terrestres se poursuivent.

Il y a encore deux jours, les habitants de Kauda ont couru dans les trous creusés dans le sol, ou se sont allongés par terre, en entendant le bruit désormais familier des Antonov survolant la ville. Cette fois, aucune bombe n’a été larguée. Les quatre dernières datent d’il y a deux semaines et ont fait deux blessés.

Mais des centaines de personnes continuent de se réfugier chaque jour dans les montagnes, ne revenant en ville que la nuit. Lorsque les bombes sont lâchées de l’arrière de l’avion, elles atterrissent au hasard, et sans aucune cible militaire proche. Au marché, les magasins sont totalement vides depuis mi-juin, date du premier bombardement sur la ville, où 26 bombes avaient été larguées en une seule journée selon les autorités sur place.

Les gens ne se nourrissent plus que de sorgho. Les denrées de première nécessité, sucre, huile, riz ou même l’essence manquent cruellement car la route depuis Kadugli, ville occupée par les forces armées soudanaises est coupée. Tous les stocks du programme alimentaire mondial sont terminés. Les organisations humanitaires n’ont pas d’accès, les résidences de l’Unicef ou d’ONG internationales sont inoccupées.

Dans la ville, le seul édifice flambant neuf est une mosquée qui trône au milieu des étalages vides. C’est un cadeau du régime de Khartoum juste avant l’élection contestée du gouverneur en mai dernier.

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