Avec notre correspondante à Lagos
Si le président Goodluck Jonathan a réussi à pacifier au moins temporairement la région pétrolifère du Delta du Niger, grâce au programme d’amnistie, tout porte à croire que la trêve de la violence au Nigeria n’aura été que de courte durée.
Le chef de l’Etat fait désormais face à un front nord de plus en plus explosif. A peine élu en avril dernier, Goodluck Jonathan avait déjà essuyé la révolte des partisans de son principal opposant du nord, Mohamadou Bouhari.
Depuis deux mois, ce sont des attaques attribuées à la secte islamiste Boko Haram qui se sont multipliées, principalement dans le nord-est du pays, jusqu’à cet attentat au siège des Nations unies à Abuja, la capitale fédérale.
Un président pressé d'agir
C’est la première fois que la communauté internationale a été visée sur le sol nigérian. La première fois aussi qu’un kamikaze est parvenu à se faire exploser. Une escalade de la violence qui relance la question de la sécurité, avec en filigrane, celle de la division nord-sud.
Dans les talk- show radio et sur internet, les Nigérians pressent le président d’agir, de prendre des mesures strictes, mais encore faut-il réussir à identifier l’ennemi. Diverses personnes se réclamant de Boko Haram ont revendiqué l’attentat-suicide de vendredi 26 août, mais les autorités restent vigilantes.
L’enquête se poursuit, en collaboration notamment avec des agents américains du FBI. Et selon la police, plusieurs pistes sont étudiées.