Avec notre envoyé spécial à Tripoli
La tension reste forte car même si les rebelles contrôlent l’entrée ouest de la capitale Tripoli via des check points à chaque intersection, il reste de nombreux soldats pro-Kadhafi dans la zone, cachés selon des témoins, dans des forêts environnantes.
Sur les vingt kilomètres entre Zawiya et Tripoli, il y a partout des traces des combats : tanks et véhicules militaires calcinés, immeubles détruits, impacts de balles. Il y a également une caserne militaire complètement détruite, rasée par les tirs de l’Otan.
Il règne une ambiance assez surréaliste : un mélange paradoxal entre les cris de joie, les klaxons, les V de la victoire aux contrôles des rebelles et le fait que la ville reste déserte. Pas d’activité économique, quasiment personne dans les rues et les combats sporadiques, les frappes puissantes de la force internationale qui se poursuivent.
Alors que les drapeaux noir, rouge et vert de la révolution sont partout, que les murs et les voitures sont recouverts d’inscriptions « Kadhafi is out », « Free Libya », la situation au cœur de la capitale libyenne semble pour le moment incontrôlable.
Les insurgés ont annoncé une récompense d'un million sept cent mille dollars pour la tête de Mouammar Khadafi. « Mort ou vif », disent-ils. Cette somme a été proposée par des hommes d'affaires libyens. Le CNT, Conseil national de transition libyen a indiqué soutenir cette initiative.
Par ailleurs des journalistes italiens ont été enlevés près de Zaouïah. Ils seraient actuellement retenus dans un appartement à Tripoli, selon le consul d'Italie à Benghazi qui a pu parler à l'un d'entre eux au téléphone. L'appartement où ils sont détenus se trouverait près de l'hôtel Rixos, où de nombreux journalistes étrangers avaient été retenus par les hommes de Kadhafi pendant cinq jours avant de pouvoir sortir ce mercredi 24 août dans l'après-midi. Deux journalistes français auraient également été blessés par balles près de Bab al-Azizia.