Avec notre envoyé spécial,
Les rebelles sont parvenus à percer les épaisses murailles de la résidence forteresse Bab al-Azizia, au terme de combats acharnés et meurtriers. Ils ont pillé les stocks d'armes, et dans l'euphorie, ils ont déchiré allègrement les portraits de Mouammar Kadhafi.
Les habitants de Tripoli ont sillonné la ville dans un concert de klaxons et de tirs de joie. Mouammar Kadhafi en revanche demeure introuvable.
Dans un discours audio diffusé par la chaîne locale al-Orouba, le colonel assure avoir effectué « un simple retrait tactique ». Son porte-parole, Moussa Ibrahim, a déclaré que son chef était prêt à résister pendant des années face aux insurgés, et il a menacé de transformer la Libye en brasier si les bombardements se poursuivaient.
Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, a déclaré sur France 24 que « la bataille n'était pas finie, elle s'achèvera, selon lui, avec l'arrestation de Mouammar Kadhafi ».
Après la tombée de la nuit cinq obus de mortiers ont été tirés sur Bab al-Azizia, obligeant les rebelles et les civils à fuir dans le dédale de ruines. Des missiles Graad sont également tombés sur une avenue qui jouxte la forteresse selon des témoins. La ville de Tripoli était plongée dans le noir cette nuit, ce qui nourrit un fort sentiment d'insécurité.
Par ailleurs, des missiles cud ont été tirés par des pro-Kadhafi depuis les environs de Syrte vers Misrata, ce sont les rebelles qui l'affirment.
Les rebelles auraient également entamé des négociations avec les tribus locales de Syrte afin d'obtenir une rédition pacifique de la ville natale de Kadhafi.
Plus à l'est les combattants anti-Kadhafi se sont emparés de l'important port pétrolier de Ras Lanouf.
De source militaire, des combats sont en cours dans la grande oasis de Sebah, à 600km au sud de Tripoli.