Chez les élèves et étudiants burkinabè, particulièrement mobilisés pour ce procès, c’est la satisfaction : « Nous pouvons dire que le droit a été dit, je suis satisfait », « Ca montre un pas de la démocratie au Burkina Faso ».
En revanche, les avocats de la défense se disent déçus du verdict prononcé. Pour eux, la culpabilité des trois policiers, n’a pas été établie durant les débats. « Je n’ai pas le sentiment que justice a été rendue. Je me sens dans un Etat de non droit », déclare Maître Moumouni Kopiho, avocat de la défense.
Déçus également ces spectateurs qui pensent que les condamnations de trois policiers étaient décidées à l’avance : « Il existe des doutes alors que vous savez qu’en droit, le doute profite à l’accusé. Donc des zones d’ombre n’ont pas été en tout cas éclaircies, à mon avis. Je parle de la culpabilité des accusés. Donc j’ai eu l’impression que les choses étaient décidées à l’avance ».
Pour Me Ambroise Farama, avocat de la partie civile, c’est-à-dire la famille du défunt Justin Zongo, ce procès avait plutôt une valeur pédagogique : « Pour nous, le procès est d’abord et avant tout éducatif. Il est bon que les agents de police judiciaire sachent que, dans l’exercice de leur mission, ils ont l’obligation de veiller au respect des droits de la personne humaine. C’est ça le plus important pour nous. Mais je ne pense pas que ce soit le fait de condamner telle personne à telle peine ou à telle autre peine qui nous réjouit ».
Les trois condamnés ont cinq jours pour se pourvoir en cassation.