Diamnche soir, plusieurs voitures de combattants sont effectivement entrées dans la capitale Tripoli. Mais aucune information ne précisait leurs positions dans la capitale. Ces insurgés venus de l'ouest rentraient par groupes et formaient des colonnes qui n’avaient pas forcément un commandement à leur tête. Un journaliste joint par téléphone raconte que les convois avançaient un peu à l'aveuglette, dans l'euphorie générale.
Toutefois, la résistance semble inégale. Des accrochages ont eu lieu, cette nuit, faisant plusieurs morts. Par endroit la progression a été plus rapide mais stoppée par la crainte de voir des snipers retranchés dans des immeubles. Sur leur route les insurgés ont pris le contrôle d'une caserne militaire qu'ils ont pillée et ailleurs ont libéré plusieurs dizaines de détenus de la prison de Maya, à 25 km à l'ouest de Tripoli.
Au cœur de la capitale avant même que ces combattants de l'ouest n’arrivent, des manifestations hostiles au régime Kadhafi ont été signalés dans plusieurs quartiers.
Selon des témoins le quartier de Tajura serait désormais aux mains des rebelles, et aussi celui de Souk al-Jumaa.
Manifestement les habitants eux-mêmes descendent pour combattre, on parle aussi de 200 hommes venus en renfort depuis Misrata à l'est de Tripoli. De violents affrontements à l'arme légère ont été aussi signalés ce soir près de l'hôtel Rixos qui héberge la presse internationale en plein centre de Tripoli.
Pour l'Otan « le dernier acte du drame libyen » se joue actuellement
« Le colonel Kadhafi est de plus en plus isolé. Ses ministres démissionnent les uns après les autres. Et les rebelles libyens ont fait une avancée spectaculaire ces dernières heures ». Pour ce porte-parole de l’Alliance atlantique nord, qui préfère garder l’anonymat, la situation est claire : «c’est le dernier acte du drame libyen ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’Otan confirme avoir détruit 22 objectifs militaires à Tripoli, des radars, des véhicules armés et des centres de commandement. C’est plus que les attaques menées ces derniers jours, selon ce même porte-parole.
La chaine de télévision Al Jazira rapporte que les avions de l’Otan ont également bombardé le complexe fortifié du guide libyen à Tripoli. Une information démentie par les concernés.
S’agissant de l’opération au sol qui se déroule en ce moment dans la capitale libyenne, l’OTAN dément toute implication. « Notre mandat consiste à protéger les populations civiles et non pas à combattre aux côtés d’une des deux parties prenantes au conflit » rappelle-t-on au QG de l’Alliance.
De son côté, le Guide libyen, dans un message sonore diffusé à la télévision ce dimanche 21 août au soir, a demandé aux Tripolitains de « nettoyer » la capitale des rebelles, et a martelé qu'il ne se rendra pas aux insurgés.