Le Conseil national de transition accuse le régime Kadhafi d'avoir assassiné le général Abdel Fatah Younès et Tripoli accuse al-Qaïda. Avant son ralliement aux insurgés en février dernier, peu de temps après le début de la contestation, le général Younès avait été ministre de l'Intérieur. Il a participé au coup d’Etat qui avait porté au pouvoir le colonel Kadhafi en 1969.
Sa défection avait donc été une grande perte pour le dirigeant libyen et son ralliement avait apporté du crédit au Conseil national de transition. Il constituait un atout pour les insurgés, parce qu’il connaissait de l’intérieur le fonctionnement de l’armée libyenne.
Risques de règlements de comptes
« Le sang du martyr ne sera pas répandu en vain ! », scandaient hier vendredi 29 juillet près d'un millier de personnes lors de ses funérailles à Benghazi. Le président du Comité national de transition, Moustapha Abdeljalil, a annoncé dès jeudi soir l’arrestation du chef des tueurs.
Mais les interrogations suscitées par la mort du général Younès n’ont pas encore trouvé de réponses. Certains considèrent que les insurgés l'ont eux-mêmes assassiné pour trahison et estiment qu’il y a des risques de dissensions internes ou de règlements de comptes.
Les trois acteurs clés de la coalition internationale qui intervient en Libye ont réagi de façon similaire : la France a appelé à la prudence, même tonalité pour la Grande-Bretagne, et les Etats-Unis ont exhorté les insurgés libyens à rester unis et concentrés sur leur objectif, renverser le colonel Kadhafi.