« Thiat est sorti l’esprit serein, l’air calme, comme toujours », commente un de ses amis. Selon Fadel Barro, le coordonnateur du mouvement « Y'en a marre », le rappeur a été soumis à de longues auditions : de 17h à minuit lundi 25 juillet, puis de 9h à 22h mardi, avant d’être finalement libéré.
« Les inspecteurs enquêtaient sur le délit d’injure par voie publique et d’injure au chef de l’Etat », indique Fadel Barro. Cette convocation serait donc liée aux propos critiques tenus par Thiat contre le président sénégalais, lors d’une manifestation organisée par le Mouvement du 23 juin le week-end dernier. Pendant sa garde à vue, plusieurs centaines de jeunes attendaient devant le tribunal, par esprit de solidarité. Le Mouvement du 23 juin s’est aussi mobilisé pour exiger sa libération.
Le professeur Abdoulaye Bathily, qui dirige la Ligue démocratique, a ainsi dénoncé « une initiative destinée à intimider les jeunes du mouvement Y'en a marre ». Seydi Gassama, le directeur de la section sénégalaise d’Amnesty Internationale, parle d’injustice : « D’autres hommes politiques ont tenu des propos plus virulents que Thiat, dit-il, sans pour autant être convoqués par la DIC ».