Cheikh Gueye a un curriculum vitae qui milite en sa faveur. Nommé à la tête de la Direction générale des élections en mars 1998 par le président Abdou Diouf, il quitte ce poste après plus d’une décennie pour le nouveau ministère chargé des Elections.
Sous sa direction, ont été organisées les élections législatives de 1998, les deux tours de la présidentielle de 2000, les élections présidentielle, législatives et sénatoriales de 2007 de même que les élections locales de 2009.
Sur le plan international, Cheikh Gueye a été président du Conseil consultatif des autorités électorales africaines et fait partie du Réseau des compétences électorales francophones.
Critiques de l'opposition
Pour autant, les réactions à la création du ministère chargé des Elections et à la nomination de Cheikh Gueye à sa tête sont loin d'être unanimes.
Du côté des partisans du pouvoir, on salue cette décision. Mais la majorité de l'opposition affiche sa défiance et reproche au gouvernement de ne pas l'avoir consultée. « C’est une nomination qui ne change rien à la situation, elle ne prend pas en compte nos revendications. Nous n’avions pas révoqué Ousmane Ngom [actuel ministre de l'Intérieur, NDLR] pour nous voir imposer un de ses amis sans nous demander notre avis. Il n'y a pas eu de consensus et nous pensions à une personne neutre », s’insurge la socialiste Aissata Tall Sall, porte-parole de Benno Siggil Sénégaal (coalition de partis d’opposition).
Une dénonciation qui semble laisser de marbre le principal concerné. « Comme dirait Tahar Ben Jelloun : l’unanimité m’inquiète », a déclaré Cheikh Gueye à la radio sénégalaise Sud FM, en faisant référence aux nombreuses critiques de l'opposition.