Dès 8h, le centre socio-culturel de Fass est envahi par une foule de personnes. A l’entrée, il n’y a ni affiche, ni pancarte. Et pourtant, plusieurs dizaines de jeunes viennent s’inscrire sur les listes électorales. Ousmane Diagne est fier d’accomplir son devoir de citoyen. « Je suis là pour apporter du changement dans mon pays, parce qu’il y a beaucoup de choses qui ne vont pas pour nous les jeunes », explique ce jeune de 20 ans qui vote pour la première fois.
L’inscription sur les listes électorales a débuté le 2 janvier. Pour s’inscrire, il suffit de présenter une pièce d’identité. C’est une démarche simple. Reste maintenant à braver une longue file d’attente. « J’ai constaté que c’est lent, je suis ici depuis huit heures, et ça n’avance pas », affirme Bineta Baldé, 22 ans.
Sur la table de Sérigne Diagne, le directeur de la commission d’inscription Fass/Colobane/Gueule Tapée, s’entasse une pile de pièces d’identité qu’il doit reporter sur un grand carnet. Ici, tout se fait à la main. Et depuis une semaine, ce responsable n’a pas le temps de souffler. « Ces dernières semaines, on reçoit 20 à 30 personnes par jour, ils ont voulu attendre le dernier moment pour faire la queue. C’est une habitude des Sénégalais, raconte ce retraité. Au début, ils ne venaient pas ; on ne recevait que deux ou trois personnes par jour ».
Il a fallu du temps avant que les Sénégalais ne se ruent vers les centres d’inscription. Cet éveil de dernière minute est peut-être le résultat d’une campagne de communication menée ces dernières semaines par la société civile et le gouvernement dans la presse locale.