Jusqu'au 14 janvier, le général Seriati était le chef de la sécurité présidentielle. Donc, un homme puissant. Il a été soupçonné par certains d'avoir poussé le président à prendre l'avion pour s'installer au palais présidentiel.
Sa version à la barre a contredit les rumeurs. Le 14 janvier, assure t-il, son patron lui a demandé de préparer les passeports rouges diplomatiques de sa famille. A 13 heures, Zine el-Abidine Ben Ali lui aurait ensuite donné l'ordre de préparer un avion. A cette heure-ci, des dizaines de milliers de personnes occupent la rue devant le ministère de l'Intérieur. Ali Seriati ajoute à la barre que de faux passeports avaient été fabriqués au palais présidentiel.
Il poursuit son récit et raconte avoir voulu faire partir le chef de l'Etat de l'aéroport Tunis Carthage, mais après un coup de fil, il craint que celui-ci ait changé de main. Crainte confirmée par un appel qu'il reçoit d'un gendre de Ben Ali qui le prévient : sa femme et d'autres membres du clan ont été arrêtés par des unités anti-terroristes à l'aéroport civil.
Ali Seriati décide alors de faire décoller le président de l'aéroport militaire avec son épouse et deux de ses enfants. L'ancien chef de la sécurité présidentiel précise : « Ben Ali n'avait pas l'intention de partir, il voulait rester en Tunisie pour assurer la sécurité du pays ».
Un peu plus tôt dans la journée, 14 hommes menottés et 9 femmes couvertes de blanc ont défilé à la barre : tous des membres de la famille présidentielle, deux soeurs de l'ex- première dame et Imed , le neveu de Leila Trabelsi, qui est accusé d'avoir fui avec 36 montres et 5 kg de bijoux.
Les accusés ont tous été arrêtés à l'aéroport civil le même vendredi 14 janvier. Poursuivis pour tentative de fuite du pays et détention illégale de devises, ils ont nié les accusations.