Avec notre correspondant à Tunis
Dès l'adoption du projet d'interdiction de tout financement étranger des partis politiques, le président de la Haute instance de transition, Yad Ben Achou, n'a pas caché son soulagement. Les discussions ont été particulièrement vives et le vote s'est déroulé en l'absence du très puissant parti islamiste. Dès le début de ces discussions, il y a trois semaines, les représentants d'Ennahda ont en effet claqué la porte de la chambre de transition, suivis peu après par les fidèles de l'opposant historique Monsef Marzouki.
Des fonds venus du Golfe
Officiellement, Ennahda se dit favorable au principe d'un contrôle des revenus des partis, assurant avoir quitté l'instance de transition en raison de son fonctionnement sectaire. Mais pour la plupart des membres de cette institution, Ennahda a toujours été hostile à cette réglementation parce qu'une majorité de ses fonds proviendrait, selon la presse tunisienne, de plusieurs pays du Golfe.
Limiter les dons privés
Le texte prévoit également d'interdire les dons en nature ou en argent aux électeurs, ce qui pourrait contrarier les actions sociales menées par le parti religieux. Mais ce projet suscite aussi la colère d'autre poids lourds politiques parce qu'il entend limiter les donations privées aux partis. C'est ce qui a poussé le Parti démocrate progressiste (PDP) d'Ahmed Nejib Chebi à suspendre lui aussi sa participation à la Haute instance. Car si le gouvernement de transition valide ce projet de loi, le PDP devra en effet se contenter, comme la centaine d'autres partis tunisiens, des seules cotisations des adhérents et des aides de l'Etat.