Respecter la Constitution, cela ne veut pas dire si oui ou non il va modifier l'article 37. Comme le soulignent les opposants, le président burkinabè aurait pu annoncer explicitement qu'il renonçait à se présenter en 2015. Pourquoi ne l'a-t-il donc pas fait ? Hésite-t-il ? Attend-il ? Voilà toute l'ambiguïté.
Les scénarios pour 2015
Selon plusieurs observateurs, tout est possible. Blaise Compaoré peut choisir, en fin stratège, de temporiser pour se réserver la possibilité de faire sauter le verrou de l'article 37 plus tard, quand il jugera le moment opportun.
Autre piste de réflexion : Blaise Compaoré est allé le plus loin qu'il pouvait. Annoncer aujourd'hui qu'il allait se présenter en 2015 aurait été perçu comme une dangereuse provocation.
A l'inverse, annoncer officiellement qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat, comme l'a fait par exemple le Malien Amadou Toumani Touré, c'était aussi prendre des risques. L'armée ne serait-elle pas tentée par le coup d'Etat afin d'assurer la pérennité de son pouvoir ? Les caciques du régime n'ont-ils pas trop à perdre, accepteraient-ils sans broncher une transition démocratique apaisée ? Enfin, comment maintenir l'unité de son propre parti, le CDP, face aux ambitions légitimes des dauphins potentiels.
Le mandat de Blaise Compaoré s'achève en 2015 et, en quatre ans, il peut encore se passer beaucoup de choses.