À Kinshasa, peu de gens se sont déplacés ce week-end pour la révision des listes électorales. Camille Fayolo, le président de l’un des deux bureaux d’inscriptions des électeurs installés au Complexe scolaire Bienheureuse Anuarite, dans le quartier Ngaliema à Kinshasa, est derrière son bureau à ne rien faire. Ses collaborateurs s’ennuient visiblement devant leur machine et leur registre.
« Nous avons juste une vingtaine de personnes qui sont venues depuis ce matin. Peut-être que les gens, à la sortie des cultes, viendront massivement, les retardataires. Mais jusque là, vous voyez que l’on est en train de se tourner les pouces ».
La situation est presque identique partout dans la ville de Kinshasa. Toutefois sur l’ensemble du pays, le nombre des électeurs inscrits avait jeudi dépassé les 31 millions prévus. Selon le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le pasteur Daniel Mulunda, il y aurait déjà 31,2 millions de personnes inscrites.
La liste définitive devra permettre au Parlement, dans sa cession extraordinaire du moins d’août, de déterminer le nombre de sièges pour les prochaines législatives (28 novembre 2011) qui devront être couplées avec la présidentielle.
La Céni avait accordé un délai supplémentaire de deux jours à Kinshasa (10 jours dans six provinces) au-delà de la date prévue du 15 juillet. Ces prolongations ont été décidées suite à des difficultés dans l'installation des bureaux et des problèmes techniques qui ont obligé à arrêter les enregistrements d'électeurs.
Depuis le début des opérations, l'opposition congolaise multiplie les critiques. Elle dénonce le manque de bureaux qui oblige les gens à parcourir plusieurs kilomètres L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Etienne Tshisekedi parle d'enrôlement de mineurs, d'absences d'empreintes digitales sur des cartes d'électeurs voire l'achat de cartes par des personnalités connues. Un rassemblement, organisé par ce parti, a eu lieu le 4 juin 2011 devant la Céni et a été violemment dispersée par la police.