RDC : festivités du 51e anniversaire de l’indépendance sur fond de campagne électorale

La République démocratique du Congo a célébré ce jeudi 30 juin 2011 le 51e anniversaire de son indépendance. La cérémonie officielle s’est déroulée à Lubumbashi, la deuxième ville du pays et fut marquée, comme le veut la tradition, par le discours officiel du président Joseph Kabila qui coïncide, cette année, avec la fin de son quinquennat. Les élections – présidentielle et législatives –  sont prévues pour novembre prochain.

Satisfait de son mandat, Joseph Kabila a d’abord fait un bilan positif de son quinquennat en évoquant longuement la reconstruction du pays dans le domaine des infrastructures, du social et de l’unité nationale. Il a également estimé que les efforts de paix étaient constants tout en reconnaissant, cependant, la persistance de foyers de tensions, du fait de la présence de groupes armés étrangers comme les rebelles hutus rwandais et les rebelles ougandais dans l’est de la RDC.

Un discours de campagne pour la prochaine présidentielle

Le président de la République démocratique du Congo mise sur les prochaines élections qu’il considère déjà comme la confirmation de la maturité de la démocratie. « Les élections confirment la maturité de notre jeune démocratie inaugurée en 2006 au moment où nous avons renoué avec la normalité institutionnelle », a déclaré Joseph Kabila dont le parti – le PPRD – a déjà annoncé sa candidature. En poursuivant sur les élections, Joseph Kabila a invité ses compatriotes au respect des lois et de l’ordre public et à faire confiance à la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Ce discours du chef de l’Etat congolais intervient au moment où tout le monde – majorité comme opposition – s’est déjà mis en campagne et que des rumeurs persistantes font état d’un possible report d’un mois des élections de novembre prochain.

Mercredi, la Céni a prolongé de dix jours l’inscription des électeurs dans six provinces, trois mois après le début des opérations. Une mesure que la commission justifie par des problèmes techniques.

Du côté de l’opposition, dans une interview accordée à RFI le 14 juin 2011, l’opposant Etienne Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et candidat déclaré à la présidentielle, doute de la sincérité de la Céni de tenir les élections dans les délais annoncés. « Il faut dire les choses telles qu’elles sont. Monsieur Daniel Ngoy Mulunda (président de la Céni) non seulement il est parent proche de Monsieur Kabila, mais co-fondateur du PPRD, le parti de Kabila. Comment voulez-vous qu’un homme pareil soit impartial et objectif dans son travail ? ».

La FIDH compte sur la Monusco pour décourager la violence pendant le processus électoral

Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, mardi 28 juin 2011, de prolonger d’un an le mandat de sa mission en République démocratique du Congo. Ainsi, la Monusco soutiendra l’organisation et la conduite des élections.

La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et ses organisations membres en RDC saluent cette décision. Dans un communiqué publié  mercredi 29 juin 2011, la FIDH met l’accent sur le rôle principal de la Monusco qui reste la protection des civils et lui demande « de fournir une assistance et des conseils aux autorités congolaises à l’occasion des préparatifs électoraux » en aidant à « constater et dénoncer les violations des droits de l’homme et à y donner suite ».

Il ne fait aucun doute que pour la Monusco, sa mission est de taille. Pour preuve, la semaine dernière, plusieurs ONG locales ont dénoncé 170 cas de viols qui auraient été commis autour du 10 juin à Nyakiele et Abala, au Sud-Kivu, dans l’est du pays. Et fin mars, ce fut un rapport de l’ONU qui a dénoncé de nombreuses violations des droits de l’homme en RDC, dont des violences sexuelles, « la plupart (…) commises dans le cadre d’opérations militaires ».

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