« La situation va empirer et pourrait devenir celle de la famine des années 80 en Ethiopie ». L’avertissement émane de la bouche du représentant de l’Unicef, Anthony Lake, lors de la conférence de presse donnée en compagnie du ministre britannique du Développement international dans la capitale kenyanne. Dix millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire dans la Corne de l’Afrique selon l’institution onusienne, l’épicentre de la crise se trouvant dans le sud de la Somalie.
Une combinaison de plusieurs facteurs en est à l’origine : dix années de sécheresse consécutives et un conflit qui se poursuit depuis vingt ans. Les populations les plus affectées se situent dans des zones contrôlées par les shebabs, les miliciens islamistes, qui ont néanmoins accepté de lever leur interdiction de l’aide humanitaire. « Mais cela ne veut pas dire que nous allons négocier avec eux », souligne le ministre britannique Andrew Mitchell.
Toute la zone semi-aride concernée
Ce dernier a appelé la communauté internationale à se retrousser les manches et a qualifié l’absence de réactions « d’embarrassante ». Il a également affirmé que si l’attention se concentrait sur le camp de réfugiés de Dadaab à Garissa, le plus grand au monde, au nord-est du Kenya, toute la zone semi-aride de la Corne de l’Afrique était concernée.
A l’issue de la prière de l’Angélus, ce dimanche 17 juillet, le pape s’est lui déclaré « très préoccupé » par la « crise humanitaire » qui s'y déroule. Benoît XVI a appelé à un renforcement de la mobilisation internationale en faveur des populations touchées.
Pour aller plus loin :
La carte de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, proposée par le site Nasa Observatory.