Le Haut commissaire aux réfugiés des Nations unies, Antonio Guterres, était en visite ces 7 et 8 juillet à Addis-Abeba. Antonio Guterres s'est rendu dans des camps de réfugiés afin de prendre la mesure de la crise alimentaire qui touche les réfugiés en Ethiopie. Sur environ 230 000 réfugiés en Ethiopie, près de 150 000 viennent de Somalie.
Le Haut commissaire s'est montré très préoccupé : « Il y a un très sérieux problème de malnutrition qui demande une réponse complexe avec notamment de la nourriture hypercalorique. Les autres formes d’aides ne sont pas disponibles partout pour le moment et en quantité suffisante. La nourriture que l’on distribue est celle dont on dispose et parfois il y a aussi des difficultés à garantir que cette nourriture corresponde aux habitudes alimentaires des populations ».
La situation est d'autant plus grave en Somalie que le conflit ne permet pas à l'aide humanitaire de porter assistance aux victimes. « À cause de la nature du conflit en Somalie, il est extrêmement difficile d’apporter de la nourriture sur place sur le territoire. C’est pourquoi nous voyons un tel flot de personnes traverser les frontières kenyanes et éthiopiennes, explique Valérie Amos, coordinatrice des affaires humanitaires de l'ONU, Nous, en tant que communauté internationale, nous devons améliorer nos efforts et faire plus ».
À l'heure actuelle, près de 2 000 réfugiés arrivent en Ethiopie chaque jour. Les camps sont bondés. Le taux de mortalité est trois fois plus élevé que le seuil d'urgence.
D'après le réseau des systèmes d'alerte sur les famines (Fews Net), les prix des céréales ont augmenté abruptement en avril et mai 2011 : de 25 à 154% selon les régions. La région de production agricole traditionnelle entre les rivières Shebelle et Juba, au sud du pays, a connu les plus fortes hausses de prix.
L'aide alimentaire est arrivé en quantité plus réduite l'an passé et les dernières récoltes de maïs et de sorghum n'ont pas été satisfaisantes.
Enfin, les combats entre milices shebab dans les régions proches de l'Ethiopie et du Kenya imposent des restrictions de mouvements et fragilisent les circuits commerciaux.
Selon les spécialistes, il faut remonter à 1950 pour avoir connu un déficit pluviométrique aussi important . La sécheresse affecte aujourd'hui près de 3 millions de personnes en Ethiopie, 2,6 millions en Somalie, ainsi que 117 000 habitants de Djibouti.