En début de matinée, ce vendredi 15 juillet 2011, les enregistrements ont repris sur les vols d’Air Algérie dans les deux aéroports parisiens.
A Orly-Sud, 9 vols sont programmés durant cette journée. Dans l’aéroport du sud de Paris, il reste 1 600 passagers à acheminer de l’autre côté de la Méditerranée, sans compter les vols qui étaient prévus initialement pour cette journée de vendredi.
Toujours à Orly, les enregistrements ont commencé dans la confusion. Des centaines de personnes veulent embarquer. « Tout le monde partira aujourd’hui, je ne sais pas à quelle heure, mais tout le monde partira », assure un représentant de la compagnie aérienne.
A Roissy, l’autre aéroport parisien, deux vols pour Alger et un pour Oran étaient régulièrement prévus. Suite au conflit social, Air Algérie doit trouver une solution pour embarquer environ 400 passagers supplémentaires bloqués dans cette aérogare.
A Marseille, les vols doivent également reprendre dans la journée. Cependant la grève a eu moins d’effet sur les vacanciers. Les voyageurs victimes de cette grève du personnel navigant d’Air Algérie ont eu la possibilité d’échanger leur billet d’avion contre un ticket de ferry.
A Nice, les passagers en souffrance sont essentiellement des personnes âgées. La compagnie algérienne promet que ces 100 à 130 personnes qui devaient partir pour Constantine jeudi auront un vol vendredi ou samedi.
Dès hier, suite à l’intervention des autorités algériennes, la situation avait commencé à se débloquer avec des départs de passagers en souffrance sur des vols de remplacement fournis notamment par Air France, Aigle Azur, et un avion turc affrété par Air Algérie. Au total, 1 000 passagers « prioritaires » avaient embarqué.
Des revendications essentiellement salariales
Les grévistes ont décidé de reprendre le travail parce que la situation s’est débloquée à la suite de négociations directes avec le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. Les dirigeants de la compagnie aérienne n’ont pas participé à ces discussions. C’est le syndicat officiel algérien, l’Union générale des travailleurs algériens, qui a servi de médiateur. Ce syndicat est pourtant très critiqué par les Algériens pour son immobilisme alors que le chômage touche plus de 20% de la population.
Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement algérien, s’est engagé à se pencher sur les revendications du personnel navigant de la compagnie aérienne nationale. Le responsable du collectif qui regroupe ce personnel, Yacine Hamamouche, a déclaré que toutes les sanctions et poursuites judiciaires à l’encontre des grévistes vont être annulées, y compris les licenciements annoncés par la direction de la compagnie au début de la grève. Il était question de 20 à 46 employés sur un total de 900.
Ahmed Ouyahia a appelé à l’ouverture du dialogue entre le personnel et sa direction, « dans le strict respect de la loi ».
Les personnels navigants d’Air Algérie réclament des augmentations de salaire et une amélioration de leur statut. Ils veulent 106% d’augmentation de salaire alors que la direction de la compagnie leur a proposé 20%. Les grévistes veulent également avoir le même statut que les pilotes, ce qui augmenterait leurs revenus en raison d’un système différent de calcul des heures supplémentaires.
Air Algérie a changé de PDG en juin dernier. Suite à une précédente grève, Mohamed Salah Boutif, cadre expérimenté de la compagnie, avait remplacé Abdelwahid Bouabdallah.
Même si la paix sociale revient au sein de l’entreprise, Air Algérie n’en a pas pour autant fini avec cette période de turbulences. La compagnie pourrait être placée sur la liste noire de l’aviation internationale pour non-conformité de sa flotte avec les normes mondiales. Les critiques portent sur l’entretien de ses 42 appareils.
Air Algérie transporte environ 3,5 millions de passagers par an. L’été est évidemment une période chargée en raison du nombre de personnes d’origine algérienne qui rentrent au pays pour les vacances.