Avec notre correspondante à Alger
« Retardé ». Sur les écrans où sont inscrits les départs et les arrivées, le mot s’affiche pour tous les vols de la compagnie Air Algérie. Les voyageurs s’entassent dans l’aéroport, assis sur les chariots à bagages ou à même le sol. Ils attendent un éventuel départ. Mais à 18 heures, mardi 12 juillet, seuls trois avions avaient décollé. Nadia devait s’envoler la veille pour Barcelone : « Je suis restée à l’aéroport jusqu’à 11 heures du soir sans savoir si l’avion était annulé ou retardé, on ne nous a rien dit. On nous a juste dit de revenir le matin très tôt pour savoir si on allait partir ou être sur liste d’attente. A 5 heures du matin, j’étais là et toujours rien. On n’a encore aucune information sur le vol de Barcelone. »
« Les gens sont malmenés »
A l’impatience, s’ajoute la colère. La plupart des voyageurs n’étaient pas au courant de la grève et aucune prise en charge des passagers n’est organisée. « Il y a beaucoup d’enfants, des vieux, des femmes. Depuis hier, les gens sont malmenés. Vraiment, c’est désolant », témoigne un passager. « On ne nous renseigne pas. On nous dit qu’il y a la grève mais on ne nous dit pas si le vol part ou ne part pas. C’est pour ça que les gens commencent à s’énerver un peu », ajoute un autre. « On est stressés, on est perdus, on est fatigués », se plaint à son tour une passagère. Face à cette situation, des dizaines de passagers ont été obligés, comme la nuit précédente, de dormir dans l’aéroport.