La tenue d’élections dans l’impasse à Madagascar

A Madagascar, c’est toujours l’incertitude quant à la tenue d’au moins une élection dès cette année, c’est-à-dire avant fin novembre et le début de la saison des pluies. Cependant, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) continue de travailler, s’attelant actuellement à la refonte des listes électorales. Ces dernières avaient été très critiquées lors du référendum constitutionnel de l’an passé : des noms étaient mal orthographiés ou avaient disparu, certains apparaissaient dans plusieurs bureaux de vote. La Céni doit donc rectifier le tir, mais se trouve parfois confrontée au blocage de certains citoyens qui refusent de s’inscrire.

Avec notre correspondant à Antananarivo

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) de Madagascar a reçu 174 ordinateurs, 118 imprimantes ainsi que 238 machines à écrire. Ce matériel va lui servir pour mettre à jour les listes électorales, une mission censée être achevée avant la fin du mois de juillet. Bien qu’il ne reste que quelques semaines, le président de l’institution, Hery Rakotomanana, est optimiste : « On va faire en sorte que ça soit respecté, puisque là, maintenant, tous les commissaires électoraux nationaux sont sur place pour justement superviser l’établissement de la liste électorale et pour respecter cet échéancier. »

Inscription facultative

Il y a pourtant un problème : nombreux sont ceux qui refusent de remplir les formulaires, arguant qu’ils sont opposés au processus actuel et qu’ils ne croient pas à l’indépendance de la Céni. Le bâtonnier Rakotomanana ne souhaite pas entrer dans la polémique : « Je suis technicien, moi, je ne vais pas rentrer dans le jeu politique ni dans les calculs politiques. Encourager oui, obliger non. L’inscription dans la liste électorale n’est pas obligatoire d’après la législation malgache. Donc, il appartient à tout un chacun de choisir s’il veut s’inscrire ou pas. »

Ils étaient un peu plus de sept millions d’inscrits pour le référendum de 2010, la Céni table sur 20 % supplémentaires cette année. Reste que, pour le moment, il n’existe toujours aucun processus définitivement validé par la communauté internationale, et encore moins de dates pour de prochains scrutins transparents et reconnus par tous.

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