La semaine dernière, Hugues Ratsiferana pilotait encore un avion d’Air Madagascar. Mais c’est cette fois, c’est le redécollage de toute la compagnie que l’on a confié à cet homme du sérail, commandant de bord de 46 ans. Aujourd’hui, il lui faut gérer l’urgence, mais aussi préparer l’avenir. « La première phase, c’est la gestion de cette perturbation. La deuxième phase, c’est le redressement, pour remettre Air Madagascar sur orbite. Et la troisième phase, c’est le développement d’un plan stratégique », analyse Hugues Ratsiferana.
Celui-ci est attendu avant la fin de l’année, mais pour sa première interview, Hugues Ratsiferana se montre très prudent. Il ne pourra réussir sa mission qu’avec un soutien sans faille de l’Etat, actionnaire majoritaire. « La mise en place d’un conseil d’administration fort montre l’engagement de l’Etat par rapport Air Madagascar. L’Etat est prêt à épauler Air Madagascar ».
Mais l’Etat est-il aujourd’hui capable d’injecter de l’argent nécessaire ? Le nouveau directeur général est lui chargé de rassurer les employés et la clientèle : au moins la rupture de ligne a-t-elle été évitée malgré la suspension des deux avions.
Air Italy assure les vols vers la France jusqu’à la fin du mois, et un aéronef a été conservé. « Pour l’instant, ce Boeing travaille sur la ligne Asie. C’est clair qu’il faut le rentabiliser au maximum. Mais on est en train de chercher à sortir de cette liste B de l’Union européenne dans les meilleurs délais, mettre aux normes en fait l’exploitation ».
Fiabilité et sécurité sont les maîtres mots pour restaurer l’image, mais c’est bien d’argent dont Air Mad a comme besoin urgemment.