Air Mad doit revoir sa stratégie de développement pour assurer sa survie

A Madagascar, la compagnie aérienne nationale espère retrouver de la sérénité après une semaine tourmentée. Mardi dernier, la Commission européenne a en effet suspendu les deux Boeing d’Air Madagascar, qui lui servaient pour ses vols vers la France. La compagnie a immédiatement réagi et, pour acheminer tous les passagers qui avaient acheté leur billet, a loué des avions pour un prix compétitif à Air Italy, qui dessert déjà l’île de Nosy Be. L'année 2011 devait être une année de « concrétisation » après les progrès affichés depuis 2009, mais Air Mad doit désormais revoir toute sa stratégie de développement pour ne pas risquer de disparaître prochainement.

Les concurrents d’Air Madagascar sont certainement sincères quand ils disent tout mettre en œuvre pour aider la compagnie à s’en sortir. Air France ou Corsairfly assurent ne pas avoir d’intérêt à ce que leur homologue malgache soit en difficulté.

A l’approche de la haute saison touristique, l’image est négative, et de nombreuses incertitudes demeurent. Que fera la compagnie à la fin du mois, quand s’achèvera le premier contrat de location d’urgence d’un avion auprès d’Air Italy ?

Alors que l’Etat malgache est actionnaire majoritaire, la sphère politique est interpellée pour assumer ses responsabilités. D’autant qu’Air Italy prenant en charge l’équipage, mais aussi la maintenance de son avion, le problème pourrait avoir des répercussions sociales.

Pour l’instant, il semble que les salariés fassent corps. Seront-ils longtemps sensibles au discours de leur direction qui dit vouloir « positiver » cet évènement pour un redécollage d’Air Mad ?

L’avertissement de la Commission européenne n’est pas sans conséquence.
Il ne menace pas directement la compagnie qui n’est pas mise en son nom sur la liste noire, mais c’est quand même la première fois depuis la création de cette classification que des avions opérant directement sur le sol français se voient interdits.

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