Après quelques jours d'attente, les rebelles ont enfin reçu le feu vert de l’Otan pour lancer leur attaque. Depuis les petites heures de ce mercredi 6 juillet, d’intenses échanges de tirs d’artillerie, de canons et de mortiers déchirent l’air du secteur autour de Goualich, une localité défendue par l’armée de Kadhafi. Régulièrement, des avions de l’Otan survolent la zone mais sans intervenir. Selon les dernières informations de l'AFP, les rebelles ont réussi à prendre Goualich en début d'après-midi après 6 heures de combat et ils avancent au sud-ouest de Tripoli.
L’offensive vise à reprendre notamment les villes de Bir Al-Ghanam et de Gharyane situées à 50 km au sud de Tripoli et qui constituent des verrous décisifs vers la route menant à la capitale. Les insurgés seraient ainsi à une portée de canon du cœur du pouvoir de Kadhafi. Mais la marche des combattants du Conseil national de transition (CNT) vers Tripoli ne ressemblera en rien à une promenade ; l’armée pro-Kadhafi y a logiquement déployé les forces nécessaires pour stopper des opposants nettement moins armés et organisés.
Parachutages et appuis financiers
Déjà, samedi, l’Otan avait annoncé avoir intensifié ses bombardements dans la région du Djebel Nafoussa et notamment autour de Bir Al-Ghanam, préparant en quelque sorte l’attaque de la rébellion en cours ce mercredi. D’autre part, les rebelles des montagnes de Nefoussa avaient reçu récemment des armes (fusils-mitrailleurs et lance-roquettes) parachutées par la France. Critiquée par la Grande-Bretagne et par la Russie, la France a annoncé mardi 5 juillet avoir mis fin à ces parachutages.
A l’écart des combats, l’offensive diplomatique se poursuit pour tenter de mettre fin au soulèvement et à sa répression par le régime autoritaire du colonel Kadhafi. Une quatrième réunion du groupe de contact international sur la Libye doit se tenir le 15 juillet à Istanbul. La Turquie qui joue un rôle clé dans le monde musulman espère que cette réunion trouvera une solution aux problèmes financiers qui brident les actions de la rébellion libyenne.
Plus largement, le ministre turc de Affaires étrangères compte sur « des progrès importants vers une solution politique d’ici le début du ramadan ». Or, cela laisse un peu moins d’un mois pour parvenir à un consensus vers un processus de transition politique. Cela semble bien court pour trouver une solution et mettre un terme au bain de sang qui dure depuis la mi-février.