Avec nos envoyés spéciaux
La grande arche verte du check-point rebelle à la sortie d’Ajdabiya a été démontée. Visible de loin au beau milieu d’un désert rocailleux, elle permettait aux hommes de Kadhafi de mieux viser.
« On l’a enlevé aussi parce que les hommes de Kadhafi l’ont ensorcelé », explique Mokhtar, un ancien enseignant à la barbe épaisse poivre et sel.
Hier matin, des missiles Grad ont été tirés sur la zone industrielle au sud de la ville, de source médicale, c’est là qu’un obus a emporté la vie d’un adolescent de seize ans. Les jeunes combattants volontaires portent désormais un uniforme.
« Ce n’est plus le chaos comme avant, explique Khalifa, un ancien sergent de Kadhafi qui a rejoint les rebelles. Les volontaires suivent une préparation militaire, et ils sont disciplinés », poursuit-il.
Ligne de front inamovible
Des dizaines de tanks de Kadhafi entièrement calcinés jonchent encore les bas côtés. Depuis les frappes de l’Otan à la mi-mars, la ligne de front n’a presque pas bougé.
« Nous pourrions reprendre Bréga en moins d’une heure, mais l’Otan nous en empêche », regrette Ahmed qui a fixé un lance-roquettes quadruple à l’arrière de son pick-up.
L’Otan nie avoir donné ces consignes. Selon les combattants rebelles, la coalition souhaite avoir le champ libre pour conduire ses frappes. L’Otan affirme avoir visé un nœud de commandement le 28 juin et un dépôt d’armes en début de semaine dans les environs de Bréga.